Chapitre V (suite)
Je passe une nuit agitée, j’ai chaud, j’ai froid…
Je ne vomis plus, je prends l’antidouleur car je commence à souffrir et voilà un peu de température !
Je finis par m’assoupir et me réveille au petit matin en pleurs…
La douleur parfois si intense m’épuise et m’effraye, il faut près de trois quarts d’heure après la prise de l’antalgique pour qu’elle s’atténue…
Je souffre car je ne supporte pas de traitement plus fort. Tout le monde ne réagit pas de la même façon et chaque cas est complètement différents.
Le personnel de cette clinique est très compétent et très à l’écoute, c’est très rassurant…
Dans la matinée, mon médecin est venue me voir…
A cause de la température, elle décide de me garder un jour de plus à l’hôpital sous antibiotiques surtout par mesure de précaution, il ne s’agirait pas de prendre un risque, un jour de plus finalement ce n’est pas bien grave…
Je suis un peu plus lucide aujourd’hui, je lui demande comment elle a procédé pour ma reconstruction…
Elle a enlevé la cicatrice de la mammectomie ainsi que les quelques adhérences qui restaient et elle a de nouveau dû gratter le muscle pectoral pour le nettoyer.
Elle a envoyé le tout en analyse.
Elle a soulevé le muscle pectoral et glissé la prothèse sous celui-ci. Elle a recousu le muscle à sa paroi et gonflé la prothèse définitive de 200 ml de gel de silicone. N’ayant pas assez de peau pour refermer, elle a soulevé, enlevé du tissu fibreux et elle a étiré la peau au niveau des côtes. Elle a effectué le sillon sous mammaire qu’elle a cousu à l’intérieur pour ensuite refermer de la même manière que la cicatrice de mammectomie.
« Vous comprenez pourquoi c’est douloureux. » me dit-elle.
Et oui, j’ai eu droit à un petit lifting des côtes…
Les antibiotiques vont un peu aider à combattre la douleur.
Tout va bien pour elle, elle peut enlever les drains.
Ceci est aussi assez pénible mais ne dure qu’un quart de seconde.
Ses gestes sont précis et très doux.
Elle me rappelle notre rendez-vous du vendredi 8 octobre pour les pansements et la pose du soutien gorge sportif qu’il va falloir porter pendant 6 semaines, nuit et jour. Elle prépare mon ordonnance et prévient le personnel que je sortirai le lendemain, dimanche…