Chapitre VI

Mercredi 23 mars 2011, me voilà à la dernière intervention, celle de correction, sous anesthésies locales...

Elle va me faire ce qu'on appelle un lipofilling, c'est-à-dire qu'elle va prélever de la graisse au niveau du ventre pour combler un creux formé par une adhérence et aussi corriger la cicatrice du sillon sous mammaire du sein symétrisé, cicatrice qui n'était pas trop nette.

Comme d'habitude, excellente prise en charge dans cet hôpital, l'équipe est très compétente et très agréable.

Je ne sais pas si mon seuil de douleur a atteint le "degré O", mais les injections d'anesthésiants sont insoutenables.

Malgré sa gentillesse et sa douceur, je prends mon courage à deux mains... Je respire, respire calmement et ESSAIE de penser à autre chose.

Je pense bien avoir sorti tous les gros mots de mon vocabulaire, après seulement, je me suis excusée...

Voilà qui est fait, ça paraît être bien endormi quand soudain... Waouh ! J'ai à deux reprises ressenti une douleur intense ! Etonnée, elle s'en excuse mais ne comprend pas, elle a utilisé deux flacons d'anesthésiants, je ne devais rien sentir... Elle a déjà bien comblé le creux et décide d'en rester là pour aujourd'hui après une bonne heure de travail.

A vrai dire, je n'aurais plus supporté !

Il faudra peut-être le faire en deux fois...

Si le volume injecté est trop grand, un plus grand pourcentage de graisse est résorbé de suite.

Trois quarts d'heure après l'intervention et m'être bien réchauffée, j'ai pu quitter l'hôpital...

Comment remercier ma soeur qui avec sa patience d'ange, m'attend à chaque fois !

De retour chez moi, vers 19 h 30, tout va bien.

Un peu fatiguée, je décide de me coucher tôt. Vers minuit, ça y est, tout se réveille et là je me dis : " Merde et merde, putain de cancer !"

Des douleurs "paralysantes"... Heureusement, une gentille infirmière m'a donné un flacon de comprimés d'antalgique, j'ai donc ce qu'il me faut sous la main...

Le lendemain, je ressens comme des déchirures sauf si je ne bouge pas.

Je décide alors de rester bien tranquille, demain sera un autre jour et tout ira mieux.

Mais...

Que vais-je faire ?

Terminer le travail de reconstruction pour avoir le résultat souhaité où en rester là ?

On verra... Le 1er avril, je revois la chirurgienne.

J'aimerais pouvoir faire harmoniser le contour du sein reconstruit, rendre la prothèse le plus invisible possible...

Pour le savoir, je vais lui poser ces quelques questions...

Par lipofilling est-ce possible ?

Est-ce possible aussi d’agrandir un peu l’aréole par tatouage ?

Si oui quand peut-on le faire et sous quelle forme d’anesthésie ?

En locale, je ne sais pas si je pourrai encore le supporter…

Sous anesthésie générale en un jour, cela se fait-il ?

Ces « corrections » sont-elles toujours dans le « cadre » de la reconstruction mammaire ?

Je ne veux pas paraître insastisfaite du résultat déjà obtenu, que du contraire mais tant qu'à faire d'avoir tout supporté jusqu'à présent, j'aimerais par-dessus tout aller au bout de "mon rêve", tout tenter pour que ce sein reconstruit paraisse à mes yeux le plus vrai possible.

Comments

[Nadine]

De la joie sans doute d'arriver au bout de "l'histoire"... De la résignation surement... S'accepter et accepter qu'il en soit ainsi n'est pas si facile même "réparée"...
Ce soir on a dû faire une césarienne en urgence à ma belle-fille, après une grande frayeur, tout s'est finalement bien passé ! Un petit Sam de 2 Kg 900 est né, mon quatrième petit bout. Maman et bébé en bonne santé, il est là le vrai bonheur ! J'espère que tout va bien pour toi, moi aussi je t'embrasse et je pense bien à toi.

[Isa]

Que de chemin parcouru ! Quels obstacles franchis dans la douleur (physique et morale)! Quelle renaissance au printemps justement ! Je suis vraiment très contente pour toi, pour la joie que tu fais ressentir à travers tes lignes, malgré la douleur. Bises !