Chapitre VI (suite)
Je passe quelques temps rien qu’avec ma fille, on se parle et on se réconforte, je suis si heureuse de la savoir avec moi. Elle me redit qu’elle est convaincue que j’ai fait le bon choix et qu’elle comprend très bien à quel point c’est dur à vivre … Encore ici, je lui dis combien je l’aime …
Il y a eu beaucoup de monde aujourd’hui en visite. Autant pour ma voisine que pour moi, j’ai pu voir mes petits-enfants quelques minutes, je les ai même accompagnés jusqu’à l’ascenseur, ce fut un exploit pour moi tellement je me sens faible …
Je ne me sens toujours pas très bien … Les mains, les pieds froids et moites ; je me trouve un drôle de teint ‘ jaunâtre’ ; on dirait que j’ai pris une de ces CUITES !!! et ce toute la journée …
Ma belle-fille demande à l’infirmière d’où cela peut provenir, elle lui répond que c’est probablement à cause des antidouleurs.
« Et cela ne pourrait-il pas venir de la tension » lui demande-t-elle ?
Elle lui répond qu’elle prendra ma tension plus tard car maintenant ce n’est pas l’heure, qu’elle n’a pas le temps …
Je sais, c’est le week-end ! ? Le service est réduit, mais deux questions se posent…
Pourquoi, opère -t’on un vendredi ? …
Un malade, est - il moins malade le week-end ?
Toute la journée, je me plains de cette sensation d’ivresse !!!
Ma belle-fille retourne voir la même infirmière en fin d’après-midi et lui demande quels sont les effets secondaires des antidouleurs, aucun lui répondit-elle maintenant !!!
Sait-elle encore ce qu’elle répond aux gens !!!
On ne cherche pas à comprendre, on se fait juste la réflexion que si ça continue, on va devoir appeler le 100 !!!
L’heure du souper arrive, je n’ai toujours pas très faim. Cet après-midi, j’avais néanmoins mangé une demie gaufre chaude qu’une de mes sœurs avait acheté en bas.
17h00, voilà donc le souper, cette désagréable sensation ne m’a toujours pas quittée, je me dis que comme je ne mange pas beaucoup car je n’ai pas d’appétit, il se pourrait que mon mal- être vienne de là.
Je mange un petit bout, je veux boire une tasse de café et voilà que mon estomac se met à tourner, mon front à perler et hop ! tout se brouille, je pleure. Ma belle-fille va rechercher l’infirmière … Ma tension était à nouveau entrain de chuter à 9 !
Finalement, je lui ai quand même pris du temps … Elle relève alors les pieds du lit et va me chercher un motilium pour calmer la nausée …
On attend que ça se calme un peu, mon fils qui termine ses études de kinésithérapeute décide de me faire un massage circulatoire …
Enfin pour la première fois de la journée, je me sens Bien !!! Aussi, continue-t-il sur sa lancée et me mobilise le bras droit de manière à me soulager de la douleur ressentie au niveau de la clavicule et de l’humérus.
Il est 20h00, plus de visite, ni pour moi, ni pour ma voisine. Nous décidons de nous installer pour la nuit. Elle sonne l’infirmière pour avoir son comprimé pour dormir, elle le lui apporte ; moi de commun accord avec le docteur, je prends moi-même un zolpidem apporté de la maison si je n’arrive pas à m’endormir …
Au bout d’une petite heure, ma voisine se met à ronfler, je n’ai jamais entendu quelqu’un ronfler aussi fort ; on aurait dit un chameau qui blatère …
Ce n’est pas gentil, mais ça me fait tellement rire que j’appelle ma belle-fille et je lui fais écouter, je lui dis que puisse qu’elle ronfle aussi fort que je pouvais ‘faire des gaz’ sans qu’elle ne m’entende. Elle était ‘morte’ de rire !!!
Depuis jeudi, je n’avais pas encore été à selles …
Il est passé 23h30, l’infirmière de nuit n’est pas encore passée. Je ne dors toujours pas, je pensais qu’on viendrait vérifier ma tension au moins une fois puisque j’avais fait une chute de tension vers 17h30 …
Un sentiment d’insécurité s’installe …
Vers minuit, je décide de prendre un comprimé et une demi heure après je suis enfin tombée endormie …
Je n’ai pas vu d’infirmière avant 6h00 du matin quand elle est venue uniquement faire une prise de sang !